mercredi 8 janvier 2014

Et si j'avais un bébé ?

Paraîtrait que je suis handicapée...
Paraîtrait aussi que je suis une fille...
Et enfin, paraîtrait que les filles peuvent avoir des bébés...
Même les filles handicapées.

Vous voyez où je veux en venir ?
Parce que moi je suis pas sûre de voir. C'est bizarre ce truc.
Alors que t'as un développement mental de 3 ans, t'apprends tout à coup que tu pourrais avoir un bébé !

Maman est pas trop inquiète là-dessus. Elle me connaît bien. Mais ce sont plutôt les autres qui l'inquiètent :
- Nouchette a 18 ans quand même !
- Tu ne sais pas ce qui peut arriver !
- Et si elle tombait enceinte ? (J'aime bien cette expression... Tu te vautres et bim ! c'est le drame !)
- Au centre, tu n'es pas avec elle !
...
Bref... Je vous en passe et pas forcément des meilleures.
Maman elle sait bien tout ça... Quand on lui en parle elle fait des blagues moisies :
- Avec un peu de chance, si elle a un bébé, y s'ra pas handicapé. 
- On vous gardera un petit
- Elle est majeure, elle fait ce qu'elle veut

Vous remarquerez une fois de plus, que tout est dans la finesse.

Mais bon. Pour de vrai, elle sait pas trop. Elle sait que quelque part, ils ont raison. Qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver. Qu'il vaudrait mieux prévenir.

Voilà. Prévenir.
Mais comment ?

Elle est pas très au courant de tout ça Maman. Pour elle, y a pas 50 solutions :
La pilule.
Le stérilet.
L'implant.

Parce que pour pas être enceinte, les préservatifs c'est pas mal. Mais Maman est pas très sûre que les handicapés de mon école sachent bien le mettre...

La pilule, elle est pas trop fan . A long terme, c'est un truc que tu peux oublier... Je prends déjà le Risperdal (Même que c'est pas tellement envisageable que j'arrête...) alors Maman a pas tellement envie de me coller un autre médicament.

Le stérilet et l'implant, pour la pose, faut forcément passer par une anesthésie générale.


Le stérilet, Maman était plutôt pour. En plus, elle se dit que du coup, si c'est un Mirena, avec un peu de bol, j'aurais plus mes règles. Parce que ça l'arrangerait bien ça, Maman ! Elle en avait parlé un peu ici
C'est vraiment pénible ce truc. D'abord, quand ça arrive, tu peux pas aller à la piscine. Ensuite, y a des mauvaises langues qui disent que je suis un peu de mauvaise humeur... Et puis quand c'est pendant les vacances, c'est carrément la galère ! D'ailleurs, souvent, avant les vacances, Papa et Maman font des calculs savants pour savoir si elles arriveront pendant. Et si c'est oui, ils me donnent la pilule en continu. Comme ça c'est plus cool.
Mais pour en revenir au stérilet, on a dit à Maman qu'il y avait un risque d'infection et que moi, je dirai pas si j'ai mal au ventre et que du coup c'était pas forcément terrible.

L'implant, y paraît que c'est pas mal. Maman aime pas parce que l'idée d'avoir un truc dans le gras du bras, la branche moyen. Mais vous me direz que c'est pas elle qui va l'avoir...

Comme je vais peut-être avoir une anesthésie pour la nasofibroscopie, c'est peut-être justement l'occasion pour faire d'une pierre deux coups.
Au moins, on rentabiliserait l'anesthésiste qu'aurait moins l'impression d'être venu pour rien.
Maman elle a bien pensé à d'autres trucs à faire pendant l'anesthésie, mais elle est pas sûre que ce soit accepté...
Genre, une épilation définitive, réparer la dent que je m'étais cassée en tombant, me faire une belle coupe de cheveux...

Bon. Arrêtez de déconner avec ça. Ça me fait même pas rire.
Concentrez-vous plutôt sur le problème qui m'a amenée vers vous aujourd'hui.
On fait quoi pour cette histoire de contraception ?
Vous en connaissez vous des filles handicapées qui ont une contraception ? Ou des médecins qui ont l'habitude de gérer ces trucs-là ?
Bah partagez alors ! Parce que Maman elle sait pas trop quoi faire...

Elle sait tellement pas quoi faire qu'elle serait prête à me retirer du centre pour éviter les risques.

Ou pas...

16 commentaires:

  1. Je dois avouer que c'est compliqué. Toutes ces questions auxquelles on ne pense que lorsqu'on est confrontée à la difficulté. C'est aussi tout l'intérêt de ce blog : permettre de mieux connaître. Ca paraît stupide comme réflexion. Mais c'est tellement important de mieux comprendre l'Autre.

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  2. Retour d'expérience dans ce domaine.
    1. Implanon nickel quand ça marche (pas de règle et contraception) mais acte "pseudo chirurgical" dans ce cas, et hémorragie ++ quand ça ne marche pas.
    2.Stérilet pour nullipare, très bien, mais pose délicate chez Nouchette et tolérance quelque fois incertaine. Pilule en continu contraignante.
    Le plus souvent c'est l'implanon qui est retenu dans les cas similaires...
    De toute façon, on ne peut jamais être sur que tout fonctionne comme prévu... Alors comme avec toutes les autres femmes, on essaie...
    @DocteurC_

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  3. Bonjour, je vous lis depuis quelques mois, c'est la première fois que je commente... Et une ligature des trompes? Ca ne supprime pas les règles, ça se fait sous anesthésie aussi mais ça reste une possibilité... A savoir si ce serait accepté par les médecins...

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  4. Stérilet (au cuivre) pour nullipare : ma fille va le faire enlever, règles très douloureuses (et j'ai le même souvenir en n'étant pas nullipare). Pas un cadeau à faire à Nouchette. Un implant paraît plus "doux".

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  5. Salut,

    J'ai découvert ce blog il y a peu et je le trouve très bien écrit. Les soucis de contraception j'ai connu, et j'ai la chance de ne pas avoir à prendre cette décision pour quelqu'un d'autre.

    Pour les infections avec un sterilet, il faudrait le vouloir quand même... surtout poser en bloc sous AG, les conditions semblent réunies pour ne pas en provoquer.

    Sinon de mon avis de femme qui ne supporte pas la moindre hormone, les méthodes hormonales m'ont transformées en furie, colérique et angoissée. J'ai depuis 6 ans maintenant adopté le DIU en cuivre et jusqu'à présent, je ne suis ni enceinte, ni stérile. L'avantage est qu'il sera toujours possible de rajouter la pilule pour une double sécurité (ou zapper les règles !)
    Les méthodes comme le mirena ou l'implant, c'est un peu quitte ou double, ça peut supprimer les règles, ou les rendre quotidiennes pour plusieurs mois, voir définitivement.

    Alors je ne sais pas. Pour ma part je pense que la méthode la plus neutre reste un DIU cuivre. Qui peut être couplé à une méthode hormonale pour plus de sécurité et de confort. Je ne sais pas si ça aide. J'avais moi-même 18 ans lors de ma première pose et tout s'est bien passé !

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  6. Bonjour,
    D'accord avec @DocteurC: implant si la tolérance est bonne (mais on ne le sait qu'après la pose), stérilet pas évident mais pourquoi pas; une méthode alternative à la ligature, mais définitive: Essure.
    http://www.ch-belvedere.fr/chirurgie/chir_gyn/sterilisation_essure/sterilisation_essure.asp
    Il faut un accord du juge des tutelles dans votre cas.
    DocteurD

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  7. l'anneau vaginal est une bonne alternative ! à changer 1 fois par mois

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  8. Pour connaître la tolérance à l'implant, il faut prendre Microval ou Cérazette pendant trois mois, c'est la même hormone que dans l'implant. D'autre part, l'implant, on peut le placer ailleurs que dans le bras, n'importe où en fait....
    Je me rappelle qu' à l'HP, les résidentes au long cours prenaient la pilule, mais c'est vrai que c'est une prise oestro-progestative supplémentaire... L'avantage avec les pilules progestatives c'est qu'elles sont exemptes d'oetrogènes....
    Les joies de la contraception, c'est tellement personnel, tout ça, je comprends votre désarroi, quand on doit choisir pour autrui. Même quand on est la maman, on n'est pas dans son corps de sa fille.... Personnellement, je crois que j'opterais pour l'implant (trois ans de durée de vie) où pour Miréna (cinq ans de durée de vie) avec un essai de trois mois de pilules progestative au préalable, histoire de voir les éventuels effets secondaires... (un tiers de pertes de sang n'importe quand dans le mois, qui peuvent être très importantes, un tiers de règles normales, un tiers d'absence de règles=ça c'est le pied, mais c'est un tiers des cas ; il y a aussi souvent apparitions de boutons d'acnée... avec cette contraception...).
    Voilou !

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  9. Magnifique!!! On le place et on l’oublie pendant 3 semaines, il est invisible, il ne revient pas plus cher que beaucoup de pilules

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    1. pour Nouchette ce n'est pas la solution!!!!! pour sa maman ce n'est pas une question de prix mais de facilite et tranquilite!!!!!

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    2. Je ne pense pas qu'ils aient lu une once du post ...

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  10. Je prends Cerazette depuis 2/3 ans et je n'ai aucun problème

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  11. Une de mes cousines handicapée est dans un CAT depuis de nombreuses années, a maintenant une colocation avec d'autres "collègues" du centre. Elle est handicapé moteur et cérébral et a aussi ses règles...

    Comme elle a un petit ami depuis de nombreuses années, elle prend la pilule ... Je sais que sa maman s'est fait beaucoup de souci au début, comme vous, ce qui me parait normal (je n'ai pas de souci particulier et maman se faisait aussi du souci !!!)
    Elle a aujourd'hui 37 ans la prend depuis qu'elle en a 18 (depuis l'entrée dans ce CAT loin de chez elle) et n'a pas eu d'oubli

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  12. Il existe des contraceptifs par injection. Une piqûre de temps en temps et le tour est joué. Des renseignements ici : http://www.choisirsacontraception.fr/moyens-de-contraception/les-progestatifs-injectables.htm
    A voir si Nouchette tolère les piqûres u.u

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  13. Et le patch contraceptif ? C'est a changer une fois par semaine

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  14. Je pense, comme cela a été dit précédemment, qu'un teste sous cerazette pendant quelques mois permettrait de voir comment le corps de Nouchette réagit (si cela la libere des regles, si elle le tolère bien (certaines femmes vivent des sautes d'humeur terribles quand elles sont privées de règles), s'il n'y a pas d'autre effets indésirables...)

    Et si cette contraception convient, alors envisager ses autres formes : implanon, miréna, ou en injections trimestrielles.

    (pour la parenthèse, lors de nos cours en médecine, il nous a été dit que l'injection est souvent utilisée dans ce genre de cas).

    Bon courage dans ces choix, c'est effectivement déja pas simple pour soi, alors pour quelqu'un d'autre...

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